« Octobre 1527. MAROT est de nouveau en prison, mais l’affaire est moins grave qu’en 1526 : aussi expose-t-il son cas, cette fois, sans allégorie. Récit pittoresque où le prisonnier plaisante sur sa mésaventure et met ainsi le roi de son côté. Chef d’œuvre d’humour et “d’élégant badinage” selon BOILEAU ». (Lagarde et Michard).
Marqué 82, numéro du Tarn-et-Garonne, à l’arrière de la carte de la Vierge de Montauban. La mention « English Front » m’interpelle. Montauban transforme des écoles en hôpitaux improvisés. La France fait appel à des renforts extérieurs, dont l’Armée Indoue, dans les « camps du Midi ». Un demi-millier de prisonniers de guerre sont à Montauban. Un monument à la mémoire d’Ingres est érigé en 1867.
LA GRANDE GUERRE 1914-17.- English Front. La Vierge de MONTAUBAN – La seule chose restée intacte après les bombardements.
Erreur d’un collectionneur précédent. Il marque 82, numéro du Tarn-et-Garonne, au dos de la carte. La mention « English Front » sur cette vue de la Vierge de Montauban, seule rescapée des bombardements, me met la puce à l’oreille. Je ne crois pas que le front anglais soit allé jusque dans le Midi. Mais le 1er juillet 1916, lors de la bataille de la Somme, le village de Montauban-de-Picardie a été libéré par des troupes britanniques. Je ne trouve aucun développement et aucune photo sur cette statue rescapée dans l’histoire de cette commune.
Hôpitaux temporaires. Les hôpitaux militaires proches du front sont rapidement débordés. Les blessés sont envoyés dans des structures sanitaires implantées à l’Arrière. Dans la région Midi-Pyrénées, l’arrivée très précoce d’un grand nombre de soldats blessés impose l’ouverture d’hôpitaux improvisés. À Montauban, l’École Normale, le Lycée de Garçons, le Lycée de Jeunes Filles, la Faculté de Théologie protestante et d’autres écoles sont transformés en hôpitaux temporaires. Cette série ne montre qu’une carte d’hôpital temporaire, les autres ayant déjà été publiées dans la série sur les écoles.
Renforts et prisonniers. Dès le début du conflit, la France fait appel à des renforts extérieurs qu’elle installe dans les « camps du Midi ». Parmi eux, l’Armée Indoue. La carte qui lui est consacrée est adressée à Jeanne Rouby, de Saint-Porquier, future mère de mon papa Étienne Saby, décédée en 1928, alors qu’il n’était âgé que de 7 ans. Durant la guerre de 1914-1918 les prisonniers de guerre sont environ un demi-millier en Tarn-et-Garonne. Le principal dépôt est à Montauban.
Monument ingres. 1867 : moins d’un mois après le décès d’Ingres, la ville de Montauban décide d’ériger un monument à la mémoire de la célébrité du pays. L’œuvre est réalisée par Antoine Etex. Au dos du monument figurent les soixante-six titres de tableaux d’Ingres et entre les deux pilastres s’inscrit : « À Ingres, la ville de Montauban ». Devant se dresse la statue du peintre, façon dignitaire romain !
Dans mes années collégiennes et lycéennes, il était de bon ton de décrier la Collection littéraire Lagarde et Michard. Moi, je l’ai-mais bien, cette collection. Je lui dois le peu de ce que je sais sur les auteurs classiques français. Contrairement au Castex et Surer, que je trouvais plutôt barbant, le Lagarde et Michard as-sortissait ses propos de textes des auteurs étudiés. J’ai large-ment puisé dans cette mine plus tard, lorsque je me produisais dans des cafés-poésies parisiens (Grand Hôtel du Louvre, café de la Mairie à Saint-Sulpice, un café à Belleville), avant l’apparition des cafés-théâtres. La version de Clément Marot de la fable du lion et du rat (merci Esope, fin VIIe s, début VIe s avant JC !), a été écrite près de 150 ans avant la version de La Fontaine, plus connue. Alors que cette dernière visait à établir une morale, celle de Marot était adressée à son ami, le Poitevin Léon Jamet, pour qu’il l’aide à sortir de prison.
La gare de Villebourbon est la principale, associée à la ligne Bordeaux–Sète, tandis que la gare de Villenouvelle est devenue maison de quartier. Montauban était une capitale du protestantisme avant que Louis XIV n’interdise cette religion. Le patrimoine immobilier de la ville comprend des bâtiments officiels, la Halle aux Grains, les Magasins Réunis, et le Musée Ingres Bourdelle. Montauban doit son surnom de « ville rose » à son architecture de briques. La Tour Leautier du XIIIe siècle s’est effondrée en 1910 lors de travaux de consolidation.
223. No : 00584. 5 FÉVRIER 1906. L’ÉVEQUE DE MONTAUBAN EMPECHÉ D’ARRIVER A SA CATHEDRALE. Date : 20/01/1907.
Il y a de quoi se mélanger les pinceaux avec le nom des deux gares. La gare de Villebourbon, la principale, est traversée par la ligne Bordeaux–Sète qu’empruntait depuis Castelsarrasin mon pépé quand il venait me chercher à Sète pour les vacances, relayant mes grands-parents maternels venus me livrer en voiture depuis Lyon. La gare de Villenouvelle, plus petite, desservait l’ancienne ligne vers Lexos. Achetée par la ville, elle a été réaménagée en salle de quartier. L’éditeur d’une des cartes est tombé dans le panneau en légendant Villenouvelle une vue de Villebourbon.
Une ville religieuse Montauban a connu des problèmes avec les cultes. Elle a été l’une des capitales du protestantisme1 avant que Louis XIV interdise cette religion et qu’il exige que la ville construise en urgence nombre de bâtiments catholiques. Ces derniers sont bien représentés dans mes cartes postales anciennes qui ne comportent qu’une seule vue de temple. Je n’ai rien trouvé sur l’épisode de l’évêque empêché d’entrer dans sa cathédrale, le 5 février 1906. J’imagine que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État et l’inventaire des biens des Églises qui s’ensuivit ne sont pas étrangers à l’événement. La tante de Montauban, sœur du papa de mon papa, était je crois protestante. Seul exemplaire à ma connaissance de « huguenote2 » dans la famille, je la regardais avec curiosité. Mais elle ne parlait jamais de religion.
Une ville bien bâtie Le patrimoine immobilier de Montauban est considérable. Outre les bâtiments officiels, dignes d’une préfecture, on remarque l’originale Halle aux Grains et l’immeuble cossu des Magasins Réunis qui éditent eux-mêmes les deux cartes les représentant. Quant au Musée Ingres Bourdelle, il a été palais épiscopal et hôtel de ville avant de recueillir des œuvres du peintre et du sculpeur natifs de « la plus rose des villes roses », surnom que Montauban doit à son architecture de briques. La Tour Leautier3 du XIIIe siècle, transformée en beffroi par la ville, était lézardée depuis le milieu du XIXe siècle. Elle s’est écroulée, le 11 août 1910, lors de travaux pour la consolider ! La dernière des cartes postales de cette série en témoigne.
1 – Les idées de la Réforme, attestées à Montauban dès 1537, gagnent peu à peu la majorité de la population, à tel point que les réformés se rendent maîtres de la ville en 1561. La ville est l’une des quatre places de sûreté accordées aux protestants (avec La Rochelle, Cognac et La Charité-sur-Loire) par l’édit de Saint-Germain-en-Laye (1570). Montauban devient une des capitales du protestantisme français ; de nombreux temples y sont construits. Source : museeprotestant.org.
2 – Les huguenots (terme péjoratif employé par les catholiques) sont les protestants du royaume de France et du royaume de Navarre pendant les guerres de religion de la seconde moitié du XVIe siècle.
3 – Lautier sur certaines cartes. En réalité cette tour a été édifiée au début du XIIIe siècle par un consul du nom de Lauthier pour embellir sa maison. Toutes les autres tours de Montauban ayant été détruites pendant les guerres de religion, la municipalité transforma cette tour en beffroi, vers 1700. Elle a aussi été appelée “Tour de l’Horloge”. Source : persee.fr.
Montauban et Moissac, riches en cours d’eau et ponts, ont subi des inondations en 1930. Le moulin de Sapiacou a brûlé en 2006, mais un projet en 2018 vise à le restaurer avec des appartements et une centrale hydraulique, sans relancer la production de farine. Difficulté à déterminer le nombre de moulins sur le Tarn à Montauban.
Montauban comme Moissac est riche en cours d’eau et ponts et comme Moissac elle a subi les inondations de 1930. Images spectaculaires. On n’imagine pas que les eaux puissent faire des dégâts comparables à ceux d’un bombardement pendant une guerre. Le moulin de Sapiacou a brûlé en 2006. Un projet a été élaboré en 2018 visant à préserver ce qui peut l’être et à reconstruire dans l’esprit architectural de l’ancien bâtiment ce qui a été détruit. Des appartements, des salles de réunion et une centrale hydraulique vont être construits, mais la fabrication de farine, arrêtée depuis le milieu des années 1970, ne reprendra pas. Le moulin Sapiacou et le moulin Sapiac, situés l’un en face de l’au-tre, ont formé avec le moulin Albarèdes la puissante Compagnie des trois moulins. Le moulin de Palisse a été utilisé pour moudre la farine. Il servit pour carder la laine et désormais on s’en sert pour produire de l’électricité. Je n’arrive pas à déterminer le nombre de moulins sur le Tarn, à Montauban, entre ceux qui ont changé de nom et les autres. Je ne sais pas s’il y en a qui moulent encore du blé.
Ambiance guerre de 14-18 dans cette deuxième livraison des car-tes postales anciennes de Montauban. La ville est bien équipée en casernes. Plusieurs établissements scolaires, un pensionnat et même un séminaire sont transformés en hôpitaux provisoires. Reste à admirer l’impressionnante bibliothèque devant le square de l’hôtel-de-ville. Avec ses 30.000 volumes et archives elle offrait de quoi s’évader par la lecture, en ces temps difficiles.
Pendant mes grandes vacances, mon père et Odette descendaient également à Castelsarrasin avant d’aller à Montalivet où je les accompagnais. Nous passions aussi une semaine ou deux à la ferme de tante Antoinette à Montauban.
Lors de mes grandes vacances, mon père et sa femme Odette descendaient aussi à Castelsarrasin avant de rejoindre l’océan à Montalivet où je les accompagnais. Auparavant, nous allions passer une semaine à Montauban, dans la ferme de tante Antoinette, sœur de mon grand-père paternel, le pépé de Castel. Je prenais cette parenthèse comme une retraite, car si j’y bénéfi-ciais de la même liberté qu’à Castelsarrasin, les possibilités de sorties se limitaient aux cultures et pâturages environnants, la ferme étant éloignée de la ville, à une largeur de petite route de l’hippodrome. Hippodrome où il n’y avait rien à voir en été ! Le spectacle des vaches ramenées du pré à l’étable par les chiens était une des distractions de la journée. Je suis aussi venu à Montauban à deux ou trois reprises quand la famille Bardagie, amie de mon père puis de moi, habitait cette ville avant de venir habiter à Castelsarrasin.
Deux cours d’eau traversent la ville de Moissac : le Tarn et le Canal latéral à la Garonne. Le Canal est désormais voué au tourisme fluvial. Le pont-tournant de Saint-Jacques survit comme témoin du passé. En 1930, la ville a été gravement touchée par des inondations dévastatrices, qui ont fait 131 morts.
La ville de Moissac doit beaucoup de son charme aux deux cours d’eau qui la traversent : le Tarn et le Canal latéral à la Garonne qui prolonge le Canal du Midi de Toulouse à Bordeaux. Deux ponts enjambent le Tarn : le pont Napoléon qui fait transiter les voitures et le Pont-Canal de Cacor qui fait transiter… les ba-teaux. Conçu au départ pour le transport de frêt, le Canal latéral à la Garonne est maintenant voué au tourisme fluvial. Belle image à capter quand deux bateaux se croisent, l’un dessous le pont, l’au-tre dessus. Autre curiosité sur ce canal qui, après avoir survolé le Tarn, traver-se Moissac d’est en ouest, le pont-tounant de Saint-Jacques, seul survivant des quatre ponts-tournants de la ville et aussi le seul conservé sur les 193 km du canal latéral. Mais l’eau n’est pas toujours charmante et paisible. Il arrive qu’elle se mette en colère. Et Moissac fut la ville la plus meurtrie lors des inondations de 1930 lorsque le Tarn, la Garonne, l’Agout, l’Aveyron s’étaient coalisés pour envahir le Tarn-et-Garonne. Les quatre dernières cartes de cette série témoignent de l’ampleur de la ca-tastrophe qui avait fait 131 morts à Moissac.
La ville de Moissac n’est qu’à sept kilomètres de Castelsarrasin mais je ne la fréquentais guère lors de mes vacances adolescen-tes. Je la traversais parfois quand je m’offrais une balade à vélo jusqu’à Valence d’Agen. Ce n’est qu’en octobre 2010, à 66 ans, que j’y ai arrêté mon ex-fourgon aménagé pour enfin visiter le fameux cloître et l’église Saint-Pierre.
Il y a bien une quinzaine de châteaux dans les environs de Cas-telsarrasin. D’où mon étonnement de n’en trouver que deux sur mes cartes postales anciennes. Le château féodal de Terrides (avec ou sans s) est le plus représenté. Situé dans la commune de Labourgade, il est devenu un hôtel avec espace de réception, restaurant à l’ancienne et piscine à débordement. Le château de Sainte-Livrade, à Moissac, est privé et ne se visite pas.
Les balades de la D.R.E.B
La D.R.E.B (Découvrir ou Redécouvrir Ensemble à Boudou) est une association particulièrement dynamique qui, entre autres activités, organise des visites des communes et hameaux autour de Boudou (Tarn-et-Garonne).