R comme Rosso, expatrié de Saint-Laurent-du-Var en terre toulousaine, rend sur facebook un bel hommage à Guy Blanchard, sous forme de unes modifiées. Notre ami aurait sans doute particulièrement aimé celles de Var-matin, grand pourvoyeur de ses Mots du Jour, et de Charlie-Hebdo, qu’il appréciait. Le dos tourné de celle de La Croix fait penser à son point de vue sur la religion, bien traduit dans sa Bible au premier degré. Quant à la légende sous sa photo dans le Houston Chronicle, elle exprime ce que nous espérons tous : « Don’t know where, don’t know when, but we’ll meet again » (Je ne sais pas où, je ne sais pas quand, mais nous nous reverrons).
Guy Blanchard, lors de nos retrouvailles, au lac de Guerlédan. Jeu 22.07.2010.
jfsaby.com perd son plus grand contributeur. Avec 2 550 articles depuis le 1er janvier 2009, Guy était la locomotive de notre site, lui apportant une large part de son lectorat quotidien.
Et moi, je perds un ami. Nous nous étions côtoyés dans l’école primaire de garçons de la rue Tissot, dans le quartier de Vaise à Lyon. Puis, de l’autre côté de la Saône, dans le Cours complémentaire de Serin. Tout comme ses condisciples de l’École Technique Berliet, je l’ai retrouvé, cinquante ans plus tard, grâce aussi au site internet copainsdavant.
Nous nous sommes rencontrés en Bretagne, le 22 juillet 2010, au bord du lac de Guerlédan, à mi-chemin entre son point de chute dans la presqu’île de Rhuys et mon domicile dans le Finistère nord. Grosse émotion.
Puis, le 26 juillet 2013, j’ai eu le plaisir de recevoir la visite sur mes terres de Guy et de Cathy.
Enfin, je garde un souvenir ému de cette journée d’août 2014 où mes amis varois de Six-Fours m’ont fait connaître le magnifique village du Castellet, où ils avaient vécu de nombreuses années.
Ayant pris connaissance, dès la fin 2008, des savoureux « Mots du Jour » de Guy, envoyés par mail à un cercle restreint de parents et d’amis, je lui ai proposé de les reproduire sur internet sous forme de blog. Il n’aurait rien d’autre à faire pour cela que de m’inclure dans sa liste de destinataires. Ainsi fut fait. La mise en page de ses mails était suffisamment aboutie et inventive pour que je la restitue fidèlement. Et cela occupait nombre de mes matinées.
L’étape de Six-Fours-les-Plages a été très agréable. Camping Les Playes accueillant, bon emplacement, quoique trop arboré (captation TV par satellite impossible), mais surtout réalisation d’un vieux rêve : la visite de la fabrique des Mots du jour de Guy Blanchard, mon copain d’école primaire et secondaire. La machine-outil est un ordinateur actionné par un cerveau humain plein de neurones. Le tout est niché dans une jolie villa, à deux pas de la plage.
Un village médiéval. Quand vint l’heure de se préoccuper de la nourriture terrestre, Guy et Cathy proposèrent de chercher un restaurant au Castellet, à 20 km de Six-Fours. Le Combo-qui-me-fait-tant-rêver étant en mode bivouac (2 places et un lit), nous avons pris ma voiture. Je ne connaissais du Castellet que son circuit automobile. J’ignorais que c’est aussi un très beau village médiéval, à portée de vue de la Méditerranée, en haut d’une colline de plus de 250 mètres, où mes guides du jour ont habité de nombreuses années. Cathy exerçait ici le métier d’institutrice, ce qui laisse des traces dans la mémoire d’une population. Après quelques rencontres pendant notre promenade, j’ai compris qu’ils ne se trouvaient pas en terre inconnue.
Photo compromettante. Près d’un restaurant que nous n’avons pas choisi, les propos un tantinet suffisants d’un serveur adressés à une cliente assise à la terrasse nous ayant déplu, une affiche a donné l’idée à Guy de me photographier de telle sorte, profondeur de champ aidant, qu’on puisse me supposer une aventure au Castellet. Nous nous sommes finalement attablés à La Souco (La Souche en occitan).
Le restaurant de Dédé. Cuisine traditionnelle livrée sur une terrasse abritée du soleil qui occupe une grande partie de la place. Mes invités ont connu l’ancien gérant de l’établissement, André Vilchez, dit Dédé La Souco, décédé en février. Une grande photo entretient son souvenir et Marie-Laure qui tient boutique dans le village (Les Poèmes de Marie-Laure) a rédigé un hommage émouvant.
Soirée drag queens. Ce soir au camping Les Playes, il y a fiesta. Présenté sur une scène mobile, un spectacle de transformisme orienté drag queens clôture une journée bien remplie !
Guy, bien connu de mes services, comme multi-récidiviste des Mots du jour, et Cathy, m’ont fait un cadeau que j’ai beaucoup apprécié. Ils sont venus me voir sur mes terres ignaciennes. J’ai été content de retrouver mon copain de l’école primaire et du cours complémentaire, à Lyon (déjà rencontré à Guerlédan le 22 juillet 2010) et de faire la connaissance de son épouse. Mes visiteurs m’ont invité au restaurant. J’en ai profité pour faire découvrir, en Bretagne septentrionale, à ces méridionaux des bords de la Méditerranée un bout de littoral de la Manche auquel je me suis attaché, en 46 années de présence dans le Nord-Finistère. D’autant qu’avant d’atterrir à Kéradennec j’ai vécu dans les deux endroits où je les ai emmenés aujourd’hui. Au Dourduff, le Café du port nous a ouvert, pour le déjeuner, les bras des fauteuils de sa terrasse avec vue sur la mer puis nous avons admiré, depuis le parapet d’en face, le port de plaisance à marée basse et l’embouchure de la rivière de Morlaix. On s’est ensuite déporté après l’entreprise ostréicole, pour embrasser du regard l’ensemble de la baie de Morlaix. Tiens, je croyais que le château du Taureau, notre Fort-Boyard à nous, était mieux visible d’ici. À Térénez, sorte de presqu’île d’opérette, les riverains de la Belle Bleue ont découvert avec étonnement que la Manche pouvait être d’un bleu méditerranée. J’ai été heureux que cette prise de contact se soit produite un jour particulièrement ensoleillé ! Côté plage, des voiliers prenaient la mer. Côté port de plaisance, plus discret, derrière le bâtiment de l’école de voile, en bout de presqu’île (c’est là que nous bronzions et nous baignions, Nicole et moi, à la fin des années 60), nous avons crapahuté dans les rochers et remonté la jetée. Bref, j’ai passé un très bon moment avec mes amis varois. Comme disait M. Blanc, un ancien sous-préfet de Morlaix, à la fin de la plupart de ses discours : « Ce jour est à marquer d’une pierre blanche ».
Comme il l’a annoncé dans son blog, Guy Blanchard se trouve en Bretagne cette semaine. Son point de chute se situant dans la presqu’île de Rhuys et mon point d’attache à Plouigneau, nous avons convenu de nous retrouver à mi-chemin, c’est-à-dire dans la salle à manger du Beau Rivage, au bord du lac de Guerlédan. Plus de cinquante années se sont écoulées depuis notre passage sur les bancs de l’école primaire de la rue Tissot (aujourd’hui groupe scolaire Audrey-Hepburn) et sur ceux du cours complémentaire de Serin, à Lyon. Je n’aurai pas l’outrecuidance d’affirmer que j’aurais reconnu mon copain d’avant sans avoir vu des photos récentes. Son front s’est orné des rides de ceux qui pensent. Activité cérébrale dont témoignent aussi ses savoureux Mots du jour. Son regard est celui de ceux qui ont voyagé. Et qui voyagent toujours (sympathique Combo aménagé en « bivouac-car »). Tout cela ajouté à notre conversation me laisse l’impression globale d’avoir rencontré un homme libre.
J’ai découvert la présence de Guy Blanchard sur copainsdavant.com. Il a fréquenté, à Lyon, l’école primaire de la rue Tissot puis le cours complémentaire de Serin à la même époque que moi. Son nom me disant quelque chose, je lui ai adressé un message via cet excellent site de retrouvailles. Sa réponse ne laisse aucun doute. C’est bien lui et c’est bien moi ! Sa mémoire m’épate : il me nomme la plupart des instituteurs et professeurs des deux établissements et, pour les seconds, les matières qu’ils enseignaient. Je ne peux déterminer avec précisions quelles classes nous avons partagées. Il se souvient qu’en 6e, la majeure partie de nos cours étaient dispensés dans l’école de la rue du Mont-d’Or, que nous appelions « l’annexe », les bâtiments du cours complémentaire, place de Serin, arrivant à saturation.