Nous sommes allés voir Saint-Goustan, le joli port d’Auray, déjà connu des lecteurs de ce blog. Cette fois, après la traversée du petit pont (XVe siècle), nous avons monté la pittoresque rue du Château et emprunté les escaliers des remparts pour la descente avec vue plongeante sur le port. Sur le chemin du retour vers les voitures les jeunes ont fait une brève halte sur une aire de jeux puis nous avons assisté à la mise à l’eau d’un bateau de plaisance. Le soir à Pluvigner, c’était crêperie au château de Rimaison suivie d’une déambulation dans le marché nocturne. Puis nous sommes rentrés dans nos logements respectifs : la longère de Nicolas pour les Saby, une vaste tente d’appoint pour les Kintz.
Un arbre a encore souffert. C’est le quatrième dans le jardin (je ne compte pas la partie boisée du terrain). J’ai débité à la scie la ma-jeure partie de deux des précédents. À la scie car quand je suis seul, je préfère ne pas utiliser la tronçonneuse, étant bien trop maladroit. Si je perdais un bras, il me serait difficile de rejoindre les urgences. Hier en fin d’après-midi, je regardais le match de coupe de la Ligue de football Monaco-Guingamp, quand j’ai entendu un vacarme fort et bref. En hiver, je ferme souvent les volets des portes-fenê-tres vers 17 h pour limiter la déperdition de chaleur. Je n’ai donc rien vu. C’est ce matin, en ouvrant les susdits volets, que j’ai cons-taté l’étendue des dégâts. Il serait temps que ça s’arrête, car là vraiment, je ne peux plus suivre.
L’étape de Six-Fours-les-Plages a été très agréable. Camping Les Playes accueillant, bon emplacement, quoique trop arboré (captation TV par satellite impossible), mais surtout réalisation d’un vieux rêve : la visite de la fabrique des Mots du jour de Guy Blanchard, mon copain d’école primaire et secondaire. La machine-outil est un ordinateur actionné par un cerveau humain plein de neurones. Le tout est niché dans une jolie villa, à deux pas de la plage.
Un village médiéval. Quand vint l’heure de se préoccuper de la nourriture terrestre, Guy et Cathy proposèrent de chercher un restaurant au Castellet, à 20 km de Six-Fours. Le Combo-qui-me-fait-tant-rêver étant en mode bivouac (2 places et un lit), nous avons pris ma voiture. Je ne connaissais du Castellet que son circuit automobile. J’ignorais que c’est aussi un très beau village médiéval, à portée de vue de la Méditerranée, en haut d’une colline de plus de 250 mètres, où mes guides du jour ont habité de nombreuses années. Cathy exerçait ici le métier d’institutrice, ce qui laisse des traces dans la mémoire d’une population. Après quelques rencontres pendant notre promenade, j’ai compris qu’ils ne se trouvaient pas en terre inconnue.
Photo compromettante. Près d’un restaurant que nous n’avons pas choisi, les propos un tantinet suffisants d’un serveur adressés à une cliente assise à la terrasse nous ayant déplu, une affiche a donné l’idée à Guy de me photographier de telle sorte, profondeur de champ aidant, qu’on puisse me supposer une aventure au Castellet. Nous nous sommes finalement attablés à La Souco (La Souche en occitan).
Le restaurant de Dédé. Cuisine traditionnelle livrée sur une terrasse abritée du soleil qui occupe une grande partie de la place. Mes invités ont connu l’ancien gérant de l’établissement, André Vilchez, dit Dédé La Souco, décédé en février. Une grande photo entretient son souvenir et Marie-Laure qui tient boutique dans le village (Les Poèmes de Marie-Laure) a rédigé un hommage émouvant.
Soirée drag queens. Ce soir au camping Les Playes, il y a fiesta. Présenté sur une scène mobile, un spectacle de transformisme orienté drag queens clôture une journée bien remplie !
Vidéo, 7 mn 16 s. Fête de la Bretagne. Tous à la Manu. Dim 18.05.2014.
La fête de la Bretagne, manifestation qui compte plus de 500 événements dans la région et dans le monde s’est déroulée ce week-end. À Morlaix, plusieurs lieux proposaient des animations. J’ai opté pour « Tous à la Manu ! », installée dans l’ancienne manufacture des tabacs.
VANNERIE, JEUX EN BOIS. Vanniers à Plouénan, Les Boutegerien Pont-Eon tenaient un stand où ils donnaient à voir leur travail. Ils ont invité le public à participer au tressage d’une corde à l’ancienne. Un autre stand très visité présentait des jeux anciens en bois.
PHOTO, JARDIN, ABEILLES. Dans la cour des jardins, les murs affichent de grandes photos de la Manu, du temps où elle était l’un des moteurs économiques de la ville avant sa fermeture en 2004, après 260 ans d’activité. L’atelier photographique Pierre Pitrou expose des chambres photographiques d’âge certain. On peut aussi se faire prendre le portrait par un appareil reflex moderne bricolé pour travailler sans objectif ! Le CPIE Morlaix-Trégor entend nous apprendre à jardiner au naturel, tandis que le Comité Chômeurs et solidaires annonce la mise en place prochaine des essaims d’abeilles au Jardin solidaire.
CHANSON, ARTS DIVERS. Dans la cour d’honneur, j’ai retrouvé Claude Bonnard et le théâtre de la Corniche, déjà rencontrés dans un savoureux répertoire de chansons revendicatives et politiques lors de la journée portes ouvertes à la Maison du Peuple de Morlaix. Avec leurs orgues de barbarie, ils nous ont cette fois régalé de la salace « Chez le boucher », de Claude Astier et de la méchante « Les filles du bord de mer », de Salvatore Adamo. Dans un bâtiment donnant sur la cour d’honneur, le groupe des Monts d’Arrée Diwali chantait des « chants du monde ». Dans la cour des artistes, où l’association « Les Moyens du Bord » (promotion de l’art contemporain) a élu domicile récemment, des chapiteaux abritent des artisans d’art, tandis que dans l’artothèque, on peut voir l’exposition « Introspective(s) ou les 12 ouvrages d’HM (Hervé Merer) ». Ouverte le 5 avril, elle se termine ce soir. Voisin de l’artothèque, l’atelier du peintre Yvon Follorou s’offre à la vue des visiteurs sans artifice, en désordre comme un lieu de travail, avec sa table encombrées de pinceaux, de tubes et pots de couleurs.
JE NE SUIS PAS ERIK. Pour l’anecdote : une dame m’a demandé si j’étais Erik Orsenna. Il y a quelques années, un monsieur m’avait abordé dans un hypermarché local en affirmant : « Vous êtes Erik Orsenna ! ». Malgré mes dénégations, il n’en voulut pas démordre. Je suis un peu gêné d’avoir une tête d’académicien français.
Nous avons subi de grosses tempêtes ces derniers (mauvais) temps. De nombreuses branches jonchent mon terrain. Mais je n’avais pas jusque-là constaté des dégâts importants. Hier, en re-venant de la boîte aux lettres, j’ai découvert un grand sapin gisant derrière ma caravane. Je ne l’avais pas vu à l’aller. C’est dire si je suis distrait. Dans sa chute, sous les assauts de la tempête Andréa, le malheu-reux conifère, qui fut jadis sapin de Noël, a frôlé l’arrière de ma ca-ravane. Je n’ai observé qu’un léger cocard à l’amorce du toit. Elle l’a échappé belle.
J’avais été surpris par l’étonnant ensemble immobilier de la Maison du Peuple de Morlaix lors des journées du patrimoine de septembre 2013. Dans l’enthousiasme de la découverte de ces lieux, j’avais annoncé mon intention de mettre la main à la poche si un appel était lancé pour leur refaire une beauté. Aucun gros travaux n’a été effectué ici depuis 90 ans.
SOUSCRIPTION PUBLIQUE. Cet après-midi, pour la Fondation du Patrimoine, Jean-Pierre Ghuysen (délégué régional) et Georges de Kerever (délégué départemental) et pour le Comité de la Maison du Peuple, Guy Tandé (président) ont signé la convention qui permet l’ouverture d’une souscription publique en vue de la restauration des bâtiments, témoins de bientôt un siècle d’histoire sociale. Je vais donc souscrire ! Des représentants des collectivités qui s’associent financièrement au projet étaient dans l’assistance. Noté la présence, pour la municipalité de Morlaix, d’Agnès Le Brun, maire, et de Georges Aurégan, adjoint aux Affaires Culturelles et Scolaires, qui m’a rappelé que je lui ai appris la mise en page, au Télégramme, il y a… un certain temps. Après un arrêt à la table des rafraîchissements (bu une bière et avalé trois petits gâteaux), je suis retourné voir « ma » vieille salle des fêtes préférée.
N’OUBLIEZ PAS LA SALLE DES FÊTES. Je crains que son sauvetage ne soit pas pour tout de suite, car il manque 20.000 € pour démarrer la première phase sur trois des travaux, dans laquelle elle ne figure pas. Cette phase concerne en effet la toiture, l’enduit et les ouvertures de la façade donnant sur la rue. C’est une bonne priorité, mais il ne faudra pas oublier que, derrière la façade, le peuple morlaisien est aussi venu ici pour se distraire, autrefois…
La Maison du Peuple possède une façade(ℹ) qui ne paie pas de mine, en bas d’une discrète venelle, l’impasse Tréguier. J’étais loin d’imaginer que sa porte ouvrait sur un vaste ensemble de bâtiments entourant une cour intérieure ancienne, que certains de ces bâtiments grimpaient la colline jusqu’à une terrasse avec vue sur la ville et que sur cette terrasse était posée, cerise sur le gâteau, une très vieille salle des fêtes.
UN AMOUR DE SALLE DES FÊTES. Cette salle des fêtes, que je suppose méconnue du public, aurait besoin d’une remise en état. Si une souscription était ouverte, je souscrirais. Sa petite scène en pente, avec trou du souffleur, est trop craquante. Merci à Alain de m’avoir montré cette merveille et de m’avoir guidé, en habitué des lieux, dans le dédale d’escaliers et de petites pièces de la Maison.
CHANSONS REVENDICATIVES. À l’occasion de ces Journées du patrimoine 2013, l’Union Locale CGT a bien fait les choses. Cet après-midi, Claude Bonnard et Jérôme André, du Théâtre de la Corniche, s’accompagnant d’un orgue de barbarie ou d’une guitare, ont offert aux visiteurs un récital jubilatoire de chansons anciennes, à forte teneur revendicative et politique. La vidéo de 6 mn 41 s contient « Le temps des cerises », de Jean-Baptiste Clément, détournée en « Le temps des crises » par Jules Jouy et « La semaine sanglante », paroles de Jean-Baptiste Clément sur l’air du Chant des Paysans de Pierre Dupont.
LES RÉFUGIÉS ESPAGNOLS. À l’un des étages, une salle présentait une exposition très documentée sur les immigrés espagnols dans le Finistère et en particulier dans le pays de Morlaix entre 1936 et 1940. Anne-Marie, mémoire vive de la CGT morlaisienne et Françoise ont préparé cette belle rétrospective. Le film rare « L’exode d’un peuple », était projeté ailleurs, dans une salle de formation syndicale aux papiers peints joliment désuets, transformée en salle de cinéma pour la circonstance. J’en livre ci-dessous la version intégrale de 36 mn 29 s, un peu répétitive et un peu détériorée.
Pour ceux qui s’étonneraient de ma familiarité avec Alain, Françoise, Anne-Marie et Joseph, dit Jo, que j’appelle par leur prénom, sachez qu’ils sont comme moi des anciens du quotidien Le Télégramme. À ce titre, je les connais depuis longtemps. Ce qui n’est pas le cas de la Maison du Peuple, siège de l’Union locale CGT, que j’ai été content de découvrir aujourd’hui.
Guy, bien connu de mes services, comme multi-récidiviste des Mots du jour, et Cathy, m’ont fait un cadeau que j’ai beaucoup apprécié. Ils sont venus me voir sur mes terres ignaciennes. J’ai été content de retrouver mon copain de l’école primaire et du cours complémentaire, à Lyon (déjà rencontré à Guerlédan le 22 juillet 2010) et de faire la connaissance de son épouse. Mes visiteurs m’ont invité au restaurant. J’en ai profité pour faire découvrir, en Bretagne septentrionale, à ces méridionaux des bords de la Méditerranée un bout de littoral de la Manche auquel je me suis attaché, en 46 années de présence dans le Nord-Finistère. D’autant qu’avant d’atterrir à Kéradennec j’ai vécu dans les deux endroits où je les ai emmenés aujourd’hui. Au Dourduff, le Café du port nous a ouvert, pour le déjeuner, les bras des fauteuils de sa terrasse avec vue sur la mer puis nous avons admiré, depuis le parapet d’en face, le port de plaisance à marée basse et l’embouchure de la rivière de Morlaix. On s’est ensuite déporté après l’entreprise ostréicole, pour embrasser du regard l’ensemble de la baie de Morlaix. Tiens, je croyais que le château du Taureau, notre Fort-Boyard à nous, était mieux visible d’ici. À Térénez, sorte de presqu’île d’opérette, les riverains de la Belle Bleue ont découvert avec étonnement que la Manche pouvait être d’un bleu méditerranée. J’ai été heureux que cette prise de contact se soit produite un jour particulièrement ensoleillé ! Côté plage, des voiliers prenaient la mer. Côté port de plaisance, plus discret, derrière le bâtiment de l’école de voile, en bout de presqu’île (c’est là que nous bronzions et nous baignions, Nicole et moi, à la fin des années 60), nous avons crapahuté dans les rochers et remonté la jetée. Bref, j’ai passé un très bon moment avec mes amis varois. Comme disait M. Blanc, un ancien sous-préfet de Morlaix, à la fin de la plupart de ses discours : « Ce jour est à marquer d’une pierre blanche ».
Je me suis enfin décidé à sortir de ma tanière pour apporter les cadeaux du Père Noël à qui de droit. Hier matin, chargement rapide de l’Eurocamp et, après le « franchissement » des Montagnes Noires (318 m au Roc Toullaëron), descente vers ma descendance pluvignoise.
LES CADEAUX. La valise de magie a semblé plaire à Ewan, mais je crains que la plupart des tours proposés soient un peu trop complexes pour un enfant de 7 ans, âge pourtant préconisé sur la boîte. Quant à l’établi d’Arno, bien qu’estampillé Black & Decker, il constitue une belle arnaque : les accessoires sont en nombre limité et l’écartement des trous dans les pièces en bois à visser ne correspond pas à l’écartement des trous du support ! Le bambin a été suffisamment inventif pour ne pas se laisser démonter par ces difficultés. Le marteau a eu du succès. On oublie parfois qu’il n’y a pas que les tambours qui sont bruyants. Mon Père Noël avait jusqu’ici une bonne réputation au sein de la famille. J’ai peur qu’il la perde.
LA BALADE. Aujourd’hui dimanche, nous avons fait une belle balade. Nicolas a voulu me montrer Saint-Cado, dans la ria d’Etel, où il a passé naguère un excellent séjour et j’ai souhaité connaître le très joli port de Saint-Goustan, dont j’avais souvent publié des photos quand je tenais l’édition d’Auray du Télégramme. À Saint-Cado, la « petite maison sur l’eau » est très connue depuis qu’elle a été photographiée par Philip Plisson. Je la photographie aussi. Sa présence sur ce blog va, c’est certain, faire passer sa réputation de mondiale à planétaire.
Comme il l’a annoncé dans son blog, Guy Blanchard se trouve en Bretagne cette semaine. Son point de chute se situant dans la presqu’île de Rhuys et mon point d’attache à Plouigneau, nous avons convenu de nous retrouver à mi-chemin, c’est-à-dire dans la salle à manger du Beau Rivage, au bord du lac de Guerlédan. Plus de cinquante années se sont écoulées depuis notre passage sur les bancs de l’école primaire de la rue Tissot (aujourd’hui groupe scolaire Audrey-Hepburn) et sur ceux du cours complémentaire de Serin, à Lyon. Je n’aurai pas l’outrecuidance d’affirmer que j’aurais reconnu mon copain d’avant sans avoir vu des photos récentes. Son front s’est orné des rides de ceux qui pensent. Activité cérébrale dont témoignent aussi ses savoureux Mots du jour. Son regard est celui de ceux qui ont voyagé. Et qui voyagent toujours (sympathique Combo aménagé en « bivouac-car »). Tout cela ajouté à notre conversation me laisse l’impression globale d’avoir rencontré un homme libre.