Cette sixième série sur Montauban m’a fait découvrir des endroits que je ne connaissais pas. Une carte datée de 1901, est adressée à Mlle Béatrix d’Alexandry au Château de Saint-Marcel (Haute-Savoie).
MONTAUBAN.- Le Marché. Numéro : 00706. Daynes, éditeur.
Cette sixième série sur Montauban regroupe 85 cartes postales anciennes. Le thème des places, rues et espaces verts n’éveille en moi aucun souvenir particulier, sauf à constater que je ne con-naissais pas la ville autant que je le croyais. J’ai en effet découvert nombre d’endroits lors de cette revisite de ma collection. Et pour cause : j’ai déjà dit que mes séjours à Montauban se tenaient dans une ferme à la campagne. La carte « Montauban – 354 » m’a intrigué. Elle est adressée en 1901 à une châtelaine, Mlle Béatrix d’Alexandry, Château de Saint-Marcel, par Rumilly (Haute-Savoie). Renseignements pris, la des-tinataire, alors âgée de 21 ans, était la petite-fille de Frédéric d’Alexandry d’Orengiani (1829-1894), qui fut secrétaire du comité central du parti pro-français pour Chambéry, précédant l’Annexion de la Savoie à la France en 1860.
Pendant mes grandes vacances, mon père et Odette descendaient également à Castelsarrasin avant d’aller à Montalivet où je les accompagnais. Nous passions aussi une semaine ou deux à la ferme de tante Antoinette à Montauban.
Lors de mes grandes vacances, mon père et sa femme Odette descendaient aussi à Castelsarrasin avant de rejoindre l’océan à Montalivet où je les accompagnais. Auparavant, nous allions passer une semaine à Montauban, dans la ferme de tante Antoinette, sœur de mon grand-père paternel, le pépé de Castel. Je prenais cette parenthèse comme une retraite, car si j’y bénéfi-ciais de la même liberté qu’à Castelsarrasin, les possibilités de sorties se limitaient aux cultures et pâturages environnants, la ferme étant éloignée de la ville, à une largeur de petite route de l’hippodrome. Hippodrome où il n’y avait rien à voir en été ! Le spectacle des vaches ramenées du pré à l’étable par les chiens était une des distractions de la journée. Je suis aussi venu à Montauban à deux ou trois reprises quand la famille Bardagie, amie de mon père puis de moi, habitait cette ville avant de venir habiter à Castelsarrasin.
La Ferme Saby fournissait des fruits et légumes à la caserne. Tante Antoinette possédait un terrain derrière la caserne, où j’ai ramassé des patates. Plus tard, une maison y a été construite où elle a fini ses jours. Je n’ai pas fréquenté les écoles ni l’usine.
00180. Castelsarrasin – Caserne Banel – Le Corps de Garde. Date : 04/12/1913. Destination inconnue.
La ferme Saby avait l’exclusivité du ravitaillement en fruits et légumes de la caserne. Derrière cette caserne, touchant son mur arrière, s’étendait un lopin de terre appartenant à Antoinette, la tante de Montauban, sœur du pépé de Castel. J’y ai ramassé des patates. Plus tard, un lotissement s’est élevé à cet endroit et à l’emplacement de la parcelle d’Antoinette a été construite une maison où elle a fini ses jours après avoir vendu sa ferme montalbanaise. Pour ce qui est des écoles et de l’usine, je n’ai rien à en dire de personnel car je ne les ai pas fréquentées. Il parait qu’à l’école mon père Étienne était aussi bon en lettres qu’en maths. Je n’ai pas hérité de ses aptitudes en maths ! À mon époque, au milieu des années 1950, l’usine Sainte-Marguerite🛈Sur persee.fr Un établissement industriel dans une région agricole. employait 1200 personnes. Autant dire que j’en entendais parler. Mais je ne me baladais pas dans cet endroit.
Pendant mes vacances à Castelsarrasin, je fréquentais l’église Saint-Jean et devais faire signer un carton chaque dimanche pour prouver ma présence à la messe. L’église Saint-Sauveur, autre lieu important, abrite des reliques de Saint-Alpinien.
Castelsarrasin – Place et Eglise Saint-Jean. Date : 25/09/1914. Destination : Avranches (Manche).
Lors de mes « grandes vacances » à Castelsarrasin, mon église, qui était aussi celle de notre famille, était l’église Saint-Jean (XVIe siècle), la plus proche de l’ex-ferme Saby. Chaque dimanche, je devais faire signer par le prêtre un carton à cases (une par semaine), à l’intention de mon catéchisme lyonnais, pour attester de ma présence à la messe. Ça ne rigolait pas, à l’époque. Je me souviens même d’un trajet Lyon-Genève avec mes grands-parents maternels où on s’était arrêté dans un village de l’Ain pour assister à l’office dominical et faire signer ce foutu carton. Reconstruite en 1254 mais apparaissant dans des textes dès 961, l’église Saint-Sauveur fut le prieuré de l’abbaye de Moissac jusqu’en 1626 et de ce fait devint l’église la plus importante du diocèse de Bas-Montauban. Elle abrite les reliques de Saint-Alpinien, patron de la ville. Sur certaines cartes on voit un square devant l’édifice. Je ne l’ai pas connu. Certes, je ne suis pas de la dernière pluie bretonne, mais il ne faut pas exagérer tout de même.
Ma petite-cousine Angélique a posté sur facebook une story qui a attiré mon attention. Elle a découvert qu’une rue principale de Champagné-Saint-Hilaire porte le nom de mon père, Étienne Saby, frère de sa grand-mère paternelle.
Je n’aime pas les stories sur facebook en raison de leur lancement automatique, de leur trop courte durée qui empêche parfois de lire tout leur contenu et surtout de leur vie éphémère. Mais celle qu’a déposée ma petite-cousine me parle. Angélique a quitté Castelsarrasin pour s’installer en ex-Poitou-Charentes. Elle s’est baladée à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) où elle a découvert qu’une des rues principales du village porte le nom d’Étienne Saby, frère de sa grand-mère paternelle et mon père à moi. Elle dit s’apercevoir que cette personne de sa famille est plus connue dans sa nouvelle région que dans sa région d’origine, ce qui pourrait bien être vrai, car la rue Étienne-Saby de Castelsarrasin, elle inaugurée après son décès, ne fait que 80 m. Elle conduit à un petit lotissement, le Hameau du Kiosque, créé à l’emplacement du jardin de la ferme Saby, autour d’un bizarre kiosque de style arabo-quelque chose qui servait d’entrepôt d’outils agricoles, du temps de mes vacances dans ladite ferme. L’inauguration de la rue Étienne Saby de Champagné-Saint-Hilaire a eu lieu en sa présence, ce qui est assez rare, le 20 octobre 1985. Victor Hugo avait aussi connu la désignation d’une voie à son nom de son vivant mais lui, en plus, y habitait. De sorte qu’on pouvait lui écrire en inscrivant sur l’enveloppe : M. Victor Hugo, en son avenue, à Paris.
Gérard Dantin et moi (dans la carriole), sur le chemin, dans les années 50.
La voie en terre battue (aujourd’hui goudronnée) qu’on appelait “Le chemin” allait de l’avenue de Courbieu à la ferme Saby. À l’arrière-plan, le jardin de Mme Préher, occupé maintenant par des maisons. La mémé de Castel y étendait à sécher les tenues des joueurs de l’équipe de rugby après la lessive. J’allais souvent le soir chez Mme Préher, au début du chemin, pour bavarder et consulter sa belle collection de papillons du monde entier. D’autres soirs, je m’asseyais avec Delzers, l’un des deux domestiques (ouvriers agricoles vivant à la ferme, pas péjoratif à l’époque), sur le muret qui séparait le jardin de Mme Préher de la cour de la ferme. Très cultivé, il me nommait les étoiles.
Gérard Dantin, Étienne Saby et moi, au bord du chemin.
Derrière sur un terrain de la ferme, des poiriers. Sur cette parcelle sera construite plus tard la maison de tonton Serge et de tatie Jeannette (sœur d’Étienne).